Examens
PSA - ECBU - Toucher rectal - biopsies prostatiques -scanner - IRM - scintigraphie
BIOPSIES PROSTATIQUES
Les biopsies prostatiques consistent à prélever du tissu prostatique à la recherche d’un cancer. Cet examen est proposé par l’Urologue en cas d’augmentation du taux de PSA ou d’anomalie de la prostate au toucher rectal.
Dans notre Centre, ces prélèvements sont réalisés sous une courte anesthésie générale car il s’agit d’un examen parfois désagréable.
Cela nécessité une hospitalisation ambulatoire de 3 heures. (lien vers hospitalisation ambulatoire à la clinique)
Une consultation d’anesthésie préalable est nécessaire.
La prise d’Aspirine ou d’anticoagulants est interdite dans les 5 à 10 jours qui précédent les prélèvements.
Dans de rares cas (moins de 2% des patients), les biopsies peuvent entrainer une infection de la prostate (prostatite). Pour limiter le risque infectieux, plusieurs précautions sont nécessaires :
• Un examen cytobactériologique des urines vous sera demandé quelques jours avant les biopsies pour vérifier la stérilité des urines.
• Un lavement évacuateur du rectum est également nécessaire quelques heures avant les biopsies afin de vider l’ampoule rectale
• Un antibiotique vous sera prescrit, qui doit être pris deux heures avant les biopsies.
Déroulement des biopsies :
Une sonde d’échographie endorectale est introduite au niveau de l’anus. Elle permet d’apprécier le volume et l’aspect de la glande.
Entre 12 et 18 biopsies prostatiques sont ensuite réalisées à l’aide d’un pistolet automatique permettant d’obtenir des carottes de tissu qui sont adressées dans un cabinet de pathologie pour l’étude anatomopathologique.
Dans la mesure où les patients sont endormis, ils doivent être accompagnés pour le retour à domicile.
En cas de fièvre supérieure à 38,5° ou de frissons dans les jours qui suivent les biopsies, il est impératif de joindre votre Urologue ou votre médecin traitant car cela peut correspondre à une infection prostatique (prostatite) nécessitant un traitement antibiotique prolongé de 3 semaines.
En cas de prostatite, il est habituel de constater des troubles urinaires associant une diminution du jet (au maximum une rétention vésicale peut survenir), une augmentation de la fréquence des mictions et des brulures mictionnelles. Cette infection n’est pas grave lorsqu’elle est rapidement et correctement traitée.
Lorsque la fièvre ou les signes urinaires sont importants, une hospitalisation de quelques jours peut être nécessaire.
Des traces de sang dans les urines, les selles ou le sperme sont habituelles dans les jours qui suivent les biopsies. La présence de sang dans le sperme (hémospermie) peut durer quelques semaines, ce qui ne comporte aucun caractère de gravité et sans conséquence vis-à-vis de l’activité sexuelle.
Vous serez revu par votre Urologue une semaine après les biopsies pour qu’il vous transmette les résultats anatomopathologiques.
Lorsqu’un cancer est diagnostiqué, il vous sera demandé différents examens complémentaires dont le but est de choisir le traitement le mieux adapté à la situation.
Lorsqu’au contraire les biopsies sont négatives (absence de tumeur prostatique), une surveillance vous sera proposée avec le plus souvent réalisation d’un PSA 6 mois plus tard. En cas d’anomalie persistante de celui-ci, une deuxième série de biopsies vous sera proposée.
ECBU : EXAMEN CYTOBACTÉRIOLOGIQUE DES URINES
Il s’agit d’un examen permettant de rechercher des germes (Escherichia coli dans 80 % des cas), dont la présence en quantité importante dans les urines peut témoigner d’une infection urinaire.
Il est également précisé la présence de
• globules rouges correspondant à l’existence de sang dans les urines (hématurie)
• globules blancs dont la présence en quantité importante (supérieure à 10 000 par ml) est nécessaire au diagnostic d’une infection urinaire.
Le recueil se fait sur les premières urines du matin après une toilette locale à l’aide d’une solution antiseptique.
Chez le nourrisson, ce prélèvement est fait après mise en place d’un collecteur (poche stérile autocollante).
Le résultat définitif de la culture des urines est connu en 48 heures. En cas d’infection urinaire, le germe responsable est précisé ainsi que sa sensibilité aux différents antibiotiques, ce qui permet d’adapter le traitement.
IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE (IRM)
Il s’agit d’un examen radiologique utilisant un champ magnétique et non pas des radiations comme le scanner.
Le patient est en position allongée et progresse dans la machine qui correspond à une sorte de tunnel, ce qui peut poser problème pour les patients claustrophobes ou en surpoids.
La présence d’un corps étranger métallique dans le corps contre-indique cet examen.
Dans le cadre de l’Urologie, l’IRM est le plus souvent demandée pour bilan d’extension d’un cancer prostatique. Il s’agit alors d’une IRM endorectale, examen au cours duquel une sonde d’IRM est introduite au niveau de l’anus et positionnée en arrière de la prostate. Un ballonnet est gonflé au niveau de l’ampoule rectale et il est demandé au patient de rester une vingtaine de minutes sans bouger.
Cet examen a pour intérêt de rechercher une éventuelle extension d’un cancer prostatique au-delà de la glande qui pourrait contre indiquer un traitement local de type prostatectomie ou curiethérapie.
LA CYSTOSCOPIE
Il s’agit d’un examen endoscopique réalisé par voie naturelle en consultation, sans anesthésie chez la femme et sous anesthésie locale à l’aide d’un gel pour l’homme.
Cet examen permet de remplir la vessie et de rechercher des pathologies telles que des polypes vésicaux ou des calculs.
Il permet également d’apprécier l’aspect de la muqueuse et l’élasticité vésicale.
LE BILAN URODYNAMIQUE
C’est un examen non douloureux qui est réalisé en consultation externe et qui dure habituellement une trentaine de minutes.
Le but est d’explorer le fonctionnement vésical et sphinctérien.
Avant cet examen, un examen cytobactériologique urinaire vérifiant la stérilité des urines est obligatoire.
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun ni de boire abondamment avant l’examen alors qu’il est conseillé de boire jusqu’à deux litres par jour dans les jours qui suivent pour limiter le risque d’infection urinaire.
Cet examen est le plus souvent prescrit dans le cadre du bilan pré opératoire d’une incontinence urinaire aux efforts ou dans le bilan d’une vessie instable.
Il consiste à mettre en place une petite sonde dans la vessie par voie urétrale. Un remplissage vésical est ensuite réalisé à l’air ou à l’eau, permettant d’étudier la capacité, l’élasticité et la sensibilité vésicale. Dans un deuxième temps, cette petite sonde munie d’un capteur est retirée progressivement vers l’extérieur, ce qui permet alors d’étudier la tonicité du sphincter péri urétral et de dépister une insuffisance sphinctérienne.
En fin d’examen, il est demandé d’uriner en position assise ce qui permet d’apprécier la force de la contraction de la vessie et l’existence d’un éventuel résidu post mictionnel.
LE PSA
PSA signifie Prostate Specific Antigène.
Il s’agit d’une glycoprotéine sécrétée par les glandes prostatiques. Le but de cette protéine est de liquéfier le sperme où il est présent en très grande quantité par rapport au taux sanguin.
Le PSA est utilisé comme un marqueur pour la détection du cancer prostatique. Le PSA est spécifique de la prostate mais pas du cancer. Cela signifie que toute augmentation du PSA ne correspond pas obligatoirement à la présence d’un cancer.
A contrario, un taux de PSA normal n’élimine pas la présence d’un cancer prostatique, ce qui rend le toucher rectal indispensable.
Un dosage de PSA total est suffisant et doit être fait annuellement pour tous les hommes entre 50 et 75 ans.
Habituellement, le taux de PSA doit être inférieur à 4ng/ml. Ce seuil est cependant à interpréter en fonction de l’âge des patients et du volume prostatique et ne suffit pas à lui seul à porter le diagnostic de cancer prostatique.
Lorsque le taux de PSA est situé entre 4 et 10 ng/ml et que le toucher rectal est normal, on peut être amené à compléter ce dosage par un dosage de PSA libre sur total. Lorsque ce rapport est bas (inférieur à 15%), il y a alors un risque de cancer prostatique et des biopsies prostatiques sont indiquées. Lorsque ce pourcentage est élevé (supérieur à 25%), il est probable que l’augmentation du taux de PSA corresponde à un adénome prostatique et puisse être surveillée.
Certaines situations comme les infections prostatiques (prostatite) entraînent une augmentation importante du PSA, sans caractère de gravité. Il semblerait que le toucher rectal ne modifie pas ce taux sanguin.
En pratique :
- Si le toucher rectal est normal et le taux de PSA bas : surveillance annuelle
- Si le toucher rectal retrouve une induration prostatique et que le taux de PSA est normal : indication de biopsies prostatiques.
- Si le taux de PSA est entre 4 et 10 /ml et le toucher rectal normal : il est demandé un dosage de rapport libre sur total. Si celui-ci est bas, des biopsies sont alors indiquées.
- PSA > 10 ng/ml : biopsies prostatiques
Le PSA est également utilisé comme outil de surveillance chez les patients atteints d’un cancer prostatiques et traités par une prostatectomie radicale ou une radiothérapie.
Le dosage du PSA délivré par le laboratoire d’analyse n’est jamais à 0 mais doit rester inférieur à 0,1 ng/ml. Cela signifie que le PSA n’est pas détectable. En cas d’augmentation de ce dosage au cours de la surveillance, il faut rechercher une récidive soit locale dans le petit bassin, soit métastatique (ganglionnaire ou osseuse).
LE SCANNER
Il s’agit d’un examen radiologique indolore mais irradiant.
Contrairement à l’IRM, il ne s’agit pas d’un tunnel mais d’une hélice tournant à haute vitesse autour du patient, permettant d’acquérir très rapidement des images. Des coupes précises de l’ensemble du corps humain peuvent ainsi être obtenues.
Une injection d’iode est habituellement réalisée au cours de cet examen, parfois associée à une opacification du tube digestif.
Cet examen ne pose pas de problème pour les patients claustrophobes.
LE TOUCHER RECTAL
La prostate est un organe du système uro-génital participant à la fabrication du sperme. Il s’agit d’une glande située sous la vessie et en avant du rectum. La prostate est ainsi facilement accessible à l’examen clinique. Il faut pour cela réaliser un toucher rectal, c’est-à-dire introduire un doigt, le plus souvent l’index, au niveau de l’anus.
Cet examen, bien que désagréable est habituellement non douloureux.
Il permet au médecin d’examiner la partie postérieure et périphérique de la prostate.
Avec un peu d’expérience, on peut alors apprécier le volume prostatique ainsi que la consistance de la glande qui doit être homogène.
En cas d’anomalie, notamment la présence d’un cancer, cette consistance peut se modifier avec l’apparition d’une zone indurée sur laquelle il sera possible de réaliser des biopsies.
Il est important de savoir que la normalité d’un toucher rectal ne permet pas d’éliminer la présence d’un cancer.
SCINTIGRAPHIE
La scintigraphie est un examen de Médecine Nucléaire.
Il s’agit d’une technique d’imagerie utilisant des substances radioactives injectées par voie veineuse dans l’organisme et qui vont se fixer sur des tissus ou des organes-cibles.
Une caméra particulière appelée Gamma Caméra permet d’enregistrer le rayonnement émis par l’organe ou le tissu ainsi étudié.
Cet examen est non douloureux mais nécessite 3 à 4 heures, correspondant au temps de diffusion et de fixation du produit radioactif.
En Urologie, deux types de scintigraphie peuvent être demandés par l’Urologue :
- La scintigraphie osseuse: cet examen est demandé dans le cadre du bilan d’extension d’une pathologie cancéreuse à la recherche de métastases osseuses.
- La scintigraphie rénale: la scintigraphie permet d’étudier la valeur fonctionnelle rénale en cas d’une obstruction (secondaire à une malformation, un calcul…). Cela peut conduire à une décision de néphrectomie lorsque l’altération rénale est importante.
Une scintigraphie rénale peut également être demandée dans le cadre du bilan d’une malformation de type syndrome de la jonction pyélo-urétérale, pour préciser une éventuelle indication opératoire.